Bud
POWELL et Thelonius MONK
D'après Dance
des Infidèles -- Un Portrait de Bud P -- Francis Paudras. pp.
1-2
21 janvier 1945 au
petit matin, un bar enfumé des environs de Philadelphie était
lentement en train de fermer. Au piano: un jeune homme solide comme le
roc, Thélonious MONK, quelque peu mystérieurx, surréaliste.
Toute la nuit, il avait joué comme un Dieu sur ce vieux piano droit
désaccordé. Le batteur, Max ROACH, un [??] jeune homme dont
les lunettes lui donnaient un look de collégien, était patiemment
en train de ranger son matériel. Les batteurs sont toujours les
derniers à quitter le club. Il faut vraiment aimer son instrument
pour vouloir l'amener et le remporter chaque jour, élément
par élément. Les seules choses que vous pouvez vous permettre
de laisser sur place sont la grosse caisse et les plus gros toms, qui
sont relativement difficile à voler sans se faire remarquer.
Thelonious était
assis à écouter les commentaires des patrons[?] [inebriated?]
avec un petit sourire sceptique. L'odeur de marijuana s'élevait
dans l'air, [wafting] dans toute la pièce à chaque brassée
d'air froid lorsque la porte s'ouvrait pour laisser partir un autre client
dans la nuit [chilly].
Tout d'un coup il
y eut une [commotion] dans le club. Une poignée de flics fit irruption,
passa en trombe devant les clients accoudés au bar et se dirigea
directement vers Monk.
"- Fais voir ta carte d'identité!"
"- Non.",
vint la réponse ferme mais laconique.
Un flic, bâti
comme un première ligne de football américain, agrippa Thelonious
par le bras et commença à le secouer, pas très gentillement.
Dans un mouvement violent, Thelonious fut extirpé du [grip] métallique,
seulement pour se retrouver coincé par un autre flic, expertement
positionné derrière lui. En quelques secondes il se retrouva
projeté rudement vers la sortie. Juste à ce moment, un visage
ombrageux[?] s'interposa entre Thelonious et les policiers.
"- Arrêtez ça! Savez-vous ce que vous faîtes?"
"- D'où sort ce gars-là? Reste hors de tout ça,
on t'a rien demandé!"
"- Arrête ça, mec! Savez-vous ce que vous êtes
en train de faire? Cet homme que vous poussez dehors se trouve être
le meilleur pianiste au monde!"
Un main se referma,
celle du flic qui semblait être le leader, et un coup rapide et
court atterrit dans la tête de l'intervenant. Le coup s'accompgna
d'un bruit affreux, similaire à celui d'une étagère
qui craque[??].
Thelonious, immobilisé
par les mains qui bloquaient ses bras, observait dans un silence de mort
[?] son ami qui roulait à terre. C'était son meilleur ami,
pour ainsi dire son frère: Earl Powell, Bud pour ses amis, et pour
tous ceux qui le connaissaient suffisamment pour parler avec lui.
Earl Powell était
un jeune pianiste brillant, tout juste âgé de vingt ans et
déjà apprécié au sein du cercle restreint
des modernistes qui avaient entâmé de révolutionner
la musique. Personne ne savait grand-chose de lui. Il était discret,
réservé, parfois fier au point d'en être arrogant,
et toujours sappé à la perfection.
Thelonious lui-même
l'admirait grandement et, après Duke Ellington et Art Tatum qu'il
adulait, il considérait que Bud était le pianiste le plus
prometteur au monde. Artiste classique, pianiste virtuose, inventif et
visionnaire, le jeune Earl était relativement introspectif[?] lorsqu'il
était question de beauté, souvent excessivement staedfast[?]
et sans compromis.
Avant qu'il ne comprennent
ce qui se passait, les derniers badauds[??] virent le car de police partir
au petit matin, emmenant les deux musiciens vers quelque inquiétante
destination.
Thelonious fut questionné
brievement, puis relâché pour les rues de Harlem. Quant à
Bud Powell, il récupéra lentement, mais souffrant de terribles
maux de crâne. Après que l'hôtital eût traité
superficiellement ses commotions, la police, qui n'avait pas apprécié
son intervention,
[A suivre!]
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